Alseyni Ndiaye : "Le Beach Soccer a apporté la culture de la gagne au Sénégal"
Demi-finaliste de la dernière Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA, Russie 2021™, le capitaine des Lions de la Teranga rêve de ramener le trophée au Sénégal.
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Entretien avec Alseyni Ndiaye, capitaine de l’équipe sénégalaise de Beach Soccer
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Le Sénégal est dans le Groupe C avec le Belarus, le Japon et la Colombie
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La Coupe du Monde de Beach Soccer, É.A.U. 2024™ aura lieu du 15 au 25 février 2024
La vie d’Alseyni Ndiaye a basculé à 17 ans, comme il aime le dire. C’est à cet âge que le Sénégalais a laissé tomber le football à 11 pour se consacrer uniquement au Beach Soccer. Vu le manque de renommée dont jouissait à l’époque cette discipline au Sénégal, rares ont été les personnes à comprendre son choix. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui le remercient. Car à 33 ans, le gardien de Vision Sport incarne l’espoir de voir un jour une Coupe du Monde de football sénior être soulevée par un pays africain.
La FIFA est partie à la rencontre d’un homme en verve et animé par une passion : celle du Beach Soccer.
FIFA : Le Sénégal est logé dans le Groupe C avec le Belarus, le Japon et la Colombie. Qu’en pensez-vous ?
Alseyni Ndiaye : C’est un groupe très relevé. À mes yeux, c’est la poule de la mort. Lorsque je vois les nations que nous allons affronter, le mot "revanche" me vient à l’esprit. Nous avons eu l’occasion de jouer contre le Belarus lors de la Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA, Paraguay 2019™ où nous l’avons battu au premier tour (7-2). Ils voudront donc de tout cœur nous battre à Dubaï.
Le Japon n’est plus à présenter. Les vice-champions du monde en titre nous ont éliminés en demi-finale lors de la dernière édition (5-2). Je tiens à dire que nous attendons ce match avec impatience. La Colombie a peut-être moins d’expérience mais elle ne doit pas sa présence au hasard.
Notre premier match contre le Belarus sera décisif car si nous voulons bien figurer dans ce tournoi, il va falloir décrocher une victoire dès notre entrée en jeu.
Les Lions de la Teranga ont terminé à la quatrième place lors du dernier Mondial. Avec le recul, que vous a-t-il manqué pour finir sur le podium ?
Après notre quart de finale face au Brésil (5-4, a.p.), Mamadou Sylla, Mamour Diagne, que je considère comme le meilleur joueur de la sélection, et moi-même étions suspendus. Le Sénégal a disputé cette demi-finale sans trois de ses joueurs cadres. Cela nous a handicapés. Le Japon en a profité et nous a battus 5-2.
Vous avez regardé ce match depuis les tribunes. En tant que capitaine d’équipe, comment avez-vous vécu ce moment ?
C’était difficile, très difficile. Jusqu’à présent, je ne veux pas revoir le match contre le Japon, cela me rend triste. Je n’arrive pas à digérer cette défaite en demi-finale. Je me dis que j’ai abandonné le groupe, j’ai failli à ma mission en tant que capitaine. Je n’affirme pas que ma présence allait changer le score de la rencontre, mais il y avait un manque de leadership sur le terrain et cela nous a coûté la victoire.
Septuples champions d’Afrique, les Lions de la Teranga du Beach Soccer ont ouvert la voie à d’autres succès sénégalais comme la victoire à la dernière CAN pour la bande à Sadio Mané. Le Sénégal a aussi remporté le CHAN, la CAN U-20 et la CAN U-17 de la CAF. Cela vous inspire quoi ?
Nous collaborons énormément entre nous. Lorsque l’équipe à 11 se préparait pour la Coupe d’Afrique des Nations 2021, son sélectionneur Aliou Cissé nous a invités pour échanger avec l’équipe. On leur a dit que c’était possible de gagner, qu’il fallait qu’ils explosent ce plafond de verre et vous avez vu les résultats…
C’est le Beach Soccer qui a apporté la culture de la gagne dans toutes les équipes nationales. Sadio Mané et Kalidou Koulibaly le reconnaissent eux-mêmes.
En 2021, nous avons disputé la Coupe d’Afrique des Nations de Beach Soccer, à Saly au Sénégal. La sélection du 11 avait arrêté ses entraînements pour assister à notre finale face au Mozambique (4-1). C’était une source de motivation pour nous et on leur a montré comment gagner une finale (rires).
Comment le Beach Soccer est perçu au Sénégal ?
Au début, les Sénégalais voyaient le Beach Soccer comme un sport de vacances pour les quadragénaires. Le tournant s’est opéré vers 2013 et la Coupe du Monde à Tahiti qui a été la première à être retransmise au pays. C’est là que les gens ont commencé à s'intéresser réellement à notre sport.
Aujourd’hui, le Beach Soccer est une discipline très populaire au Sénégal. On voit de plus en plus de jeunes prendre une licence et participer aux compétitions locales. Dernièrement, la télévision nationale a effectué un micro-trottoir dans les rues de Dakar. Beaucoup de gens pensent que le Beach Soccer sera le premier sport collectif à ramener une Coupe du Monde au Sénégal.
D’ailleurs, quelles sont les ambitions du Sénégal pour cette Coupe du Monde de Beach Soccer ?
Cette Coupe du Monde à Dubaï représente beaucoup pour nous. Elle sera la dernière pour les doyens de l’équipe et nous voulons leur faire honneur. On y va avec détermination car nous sommes venus pour gagner le trophée. Cela va être dur mais on y croit et on peut le faire.
Source: FIFA