Abdul Karim Kombassa (Guinée) : Police, futsal et passion nationale

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Il parle avec la rigueur d’un homme de terrain et l’enthousiasme contagieux d’un bâtisseur. Fonctionnaire de police le jour, sélectionneur de l’équipe nationale féminine de futsal de Guinée à chaque instant libre, Abdul Karim Kombassa incarne une nouvelle génération de techniciens engagés, à l’intersection du devoir et de la passion. À l’heure où la Guinée s’apprête à écrire une page historique en disputant la première Coupe d’Afrique des Nations Féminine de Futsal, Kombassa se livre sans détour. Entre fierté nationale, soif de reconnaissance continentale et espoirs portés par une jeunesse volontaire, il esquisse les contours d’un projet sportif ambitieux et d’un mouvement en devenir. Rencontre avec un sélectionneur à contre-courant, pour qui chaque minute sur le parquet est une conquête.


CAFOnline.com : Quel est votre ressenti à l’idée de prendre part à la toute première Coupe d’Afrique des Nations Féminine de Futsal ?
Abdul Karim Kombassa : Je ressens une immense fierté, mêlée à une grande responsabilité. La qualification pour cette première édition de la CAN Féminine de Futsal représente un véritable accomplissement pour le football guinéen. C’est le fruit de l’engagement, de la détermination et de la vision du président de la Fédération Guinéenne de Football. C’est un moment historique que nous abordons avec sérieux, enthousiasme et l’ambition de représenter notre pays avec honneur.

La Guinée est dans le Groupe B aux côtés de l’Angola et de l’Égypte. Quelles sont vos impressions sur ce tirage ?
Le Groupe B est relevé. L’Angola et l’Égypte disposent toutes deux d’une solide expérience en football féminin, ce qui rend notre mission plus ardue. Mais c’est précisément ce genre de défi qui nous pousse à nous surpasser. Nous savons que nous devrons redoubler d’efforts, mais nous sommes prêts à affronter ces nations et à montrer tout le potentiel du futsal féminin guinéen.

Quelles ambitions portez-vous pour ce tournoi ?
Notre ambition est d’abord de bien figurer, de sortir du groupe et d’atteindre le dernier carré. Ce tournoi doit aussi nous permettre d’acquérir de l’expérience et de continuer à faire progresser notre jeu. Nous souhaitons surtout que notre participation inspire d’autres jeunes filles en Guinée à s’intéresser au futsal et à croire en leur potentiel.

Comment décririez-vous votre équipe ?
C’est un groupe jeune, discipliné et motivé. Mes joueuses sont talentueuses, enthousiastes et très solidaires. Elles travaillent dur, avec une belle énergie collective. La cohésion est l’un de nos points forts et je suis convaincu que chacune d’elles apportera sa pierre à l’édifice.

 

Comment se déroule la préparation de l’équipe en vue du tournoi ?
La préparation se passe bien. Nous avons mis en place un programme d'entraînements intensifs axé sur la technique, la tactique et la condition physique. Nous avons également disputé plusieurs matchs amicaux face à des clubs locaux afin d’évaluer notre jeu en conditions réelles. Nous accordons aussi une attention particulière à la préparation mentale, à la gestion du stress et au renforcement de la cohésion du groupe.

Vous êtes également fonctionnaire de police. Comment conciliez-vous vos fonctions professionnelles avec votre engagement d’entraîneur ?
Ce n’est pas évident, mais j’ai appris à gérer mon emploi du temps avec rigueur. Je planifie mes journées avec soin pour remplir mes obligations professionnelles tout en m’investissant pleinement dans le travail avec l’équipe. La discipline et l’organisation exigées dans mon métier de policier m’aident beaucoup dans mon rôle de coach.

Comment avez-vous découvert le futsal ?
Je viens du football traditionnel, mais j’ai découvert le futsal lors de mon séjour en Égypte. J’ai été séduit par la vitesse du jeu, la richesse technique et la créativité qu’il exige. Peu à peu, cette discipline est devenue une passion. Lorsque l’opportunité de l’encadrement s’est présentée, j’ai naturellement accepté ce nouveau défi.

Au-delà des résultats sportifs, quel est votre souhait pour l’avenir du futsal féminin en Afrique ?
Je souhaite voir le futsal féminin se structurer davantage à l’échelle continentale. Il faut que les jeunes filles aient accès à des infrastructures adaptées, à des compétitions régulières et à un encadrement qualifié. Le futsal féminin a un immense potentiel. J’espère que davantage de pays africains investiront dans ce sport, afin d’en faire une discipline de référence, non seulement en Afrique, mais aussi à l’échelle mondiale.